Il y a 80 ans, celui que tous considéraient déjà comme un saint, le frère André de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, mourait le 6 janvier 1937, en la fête de l’Épiphanie. C’était un mercredi, jour traditionnellement dédié à saint Joseph. Le religieux de Sainte-Croix, né Alfred Bessette le 9 août 1845, était alors âgé de 91 ans. L’annonce de la nouvelle a créé une onde de choc. Les démonstrations de reconnaissance, de peine et de piété à son égard ont été nombreuses et intenses.
Quelques faits entourant cet événement historique
- Dès l’après-midi du mercredi 6 janvier et jusqu’au samedi matin, jour des funérailles, le frère André repose en chapelle ardente dans la crypte de l’Oratoire. À la suite de la cérémonie célébrée à la cathédrale de Montréal, le saint religieux est de nouveau exposé pendant trois autres jours. La crypte demeurera ouverte aux fidèles même la nuit.
- Il fait froid à Montréal en ce début de janvier 1937. De brusques changements de température provoquent des conditions inclémentes pour les visiteurs qui doivent rester de longues heures sous la pluie glaciale et le grésil attendant de voir le frère André, une dernière fois.
- Il faut 500 pompiers et policiers pour assurer le service d’ordre au cours de la semaine où dura l’exposition en chapelle ardente. Ils invitent les visiteurs à ne pas s’arrêter, ne leur laissant que quelques secondes devant le cercueil ouvert. Chaque jour, de 75 000 à 100 000 personnes défilent devant le frère André. Lors des funérailles, ils sont trois fois plus nombreux à tenter de s’approcher du cercueil.
- Aux États-Unis, où le frère André est aussi connu à cause de ses voyages et de sa famille, des trains spéciaux sont mis à la disposition des voyageurs.
- Le jour des funérailles, le réseau régulier de tramways ne suffit pas à la demande. La compagnie remet en fonctions des anciens véhicules.
- Le mardi 12 janvier, une seconde cérémonie de funérailles a lieu dans la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph présidée par le cardinal Rodrigue Villeneuve, archevêque de Québec.
Cette démonstration de foi populaire envers le frère André s’est répétée avec autant d’intensité en octobre 2010, lors de sa canonisation. Mais ce jour-là, tant à Rome qu’à Montréal, la tristesse avait fait place à la joie.