Fidèles à Celui qui nous apprend à aimer de démesure
Notre Dieu est le Dieu de la démesure. Sa justice est miséricorde et défie nos logiques humaines du plus méritant.
« À moi qui n’ai jamais transgressé aucun de tes ordres, tu ne m’as jamais donné un veau pour festoyer… À ton fils qui a dilapidé ton bien avec des prostituées, tu as tué pour lui le veau gras » (Luc 15, 29-30). Le cœur du père de la parabole est une source inépuisable d’amour où chacun de ses fils peut s’abreuver gratuitement, en tout temps, sans se prévaloir de leur mérite. Pour lui, comme pour saint Augustin et saint Bernard : « La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure ». Ce que Dieu nous demande c’est de croire à la prodigalité de sa source et de revenir y puiser sans peur.
Saint Joseph a cru assez en cet amour de démesure pour épouser Marie et donner un père à Jésus, sans succomber aux lois humaines de répudiation de cette jeune femme qui portait un enfant qui n’était pas de lui. Il a appris, lui aussi, à aimer de démesure, à abandonner sa réputation, sa sécurité, pour accompagner ce don de Dieu au monde, Jésus, venu changer nos errances et nos désespérances en Vie en abondance.
Si le frère André ne cesse de tourner nos regards vers saint Joseph, c’est parce qu’il sait qu’il peut nous montrer le chemin de la justice-miséricorde, bien différente de la justice rétributive. Donner et pardonner à partir du « cœur qui comprend la misère » et non à partir du mérite… C’est ainsi que Dieu nous accueille et c’est ainsi que nous sommes appeléEs à accueillir et à traiter les autres.