La première statue de saint Joseph des Sœurs de Notre-Dame-du-Rosaire (Rimouski)

En 2024, nous soulignons le 4e centenaire de la dédication du Canada à saint Joseph. Plusieurs instituts et congrégations religieuses du Québec lui portent une profonde affection qui remonte souvent aux tous premiers jours de leur existence. Nous les avons invités à nous parler de la place qu’occupe saint Joseph dans leur histoire. 

Le dimanche 12 octobre 1879, Monseigneur Edmond Langevin, grand vicaire, bénit dans la chapelle de la communauté les statues de la Vierge-Marie et de saint Joseph.  Ces deux statues sont un don d’un citoyen de Rimouski, Aquilas Bégin, frère du Cardinal Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec et de Désiré Bégin de Rimouski, cultivateur, notaire et inspecteur d’écoles.

Dans la chronique de la congrégation, il est souvent mention de prières célébrées devant cette statue, entre autres, les « sept douleurs et les sept allégresses de saint Joseph » récitées le mercredi de chaque semaine où l’on rappelle les mystères de la vie cachée de Jésus.

À l’hiver 1903 une postulante, mandatée pour le ménage de la chapelle, fait tomber par mégarde la statue de saint Joseph. Celle-ci se brise en mille pièces.  La sacristine ramasse les morceaux dans une chaudière et les porte à la buanderie pour les jeter.  On regrette vivement la statue : elle était si belle et représentait l’image d’un grand bienfaiteur de l’Institut.  Si bien que personne n’osa porter une main fratricide sur les restes qui demeurent là pendant trois jours.  Enfin, sœur Marie de Sainte-Jeanne-de-Chantal (Amélie Plamondon) se rend à la buanderie, regarde les morceaux, les prend un à un, les examine, recueille les miettes.  La tête séparée du tronc est intacte.  Elle répare le tout, refait des pieds, des mains, des bras et reforme les épaules.  Après mille et une précautions, met la statue sur pied : on la peint et on l’installe à la chapelle le jour de Pâques.  À vrai dire, elle porte encore de nombreuses cicatrices au cou, au dos et aux épaules, mais les plus évidentes ont été adroitement dissimulées.

En 1907, lors du déménagement vers le couvent neuf, la statue de saint Joseph quitte la vieille église de Rimouski pour la maison mère où on la retrouve toujours.  Il veille toujours sur nous.

Et encore aujourd’hui, tous les soirs à Vêpres, nous récitons cette prière Saint Joseph notre guide et notre bon père, secourez-nous dans tous nos besoins.