C’est le 19 octobre 1904 que l’on célèbre la première messe solennelle dans la petite chapelle de saint frère André. Cette célébration toute particulière a été décrite dans les journaux de l’époque, tels que La Patrie : « Rien n’était plus beau, ni plus édifiant que de voir cette foule de catholiques gravir lentement la colline à travers un chemin sinueux et bordés d’arbres majestueux. »1 Les Annales de Saint-Joseph, publication officielle de l’Oratoire, présente dans ses premiers numéros une chronique sur l’histoire du sanctuaire. Les numéros de janvier et février 1912 font le récit de cette première messe solennelle :
« En l’année 1904, le frère André, portier du Collège depuis plus de trente ans […] se procura une statue du saint patriarche [saint Joseph] et la fit décorer en peinture […]. Il désirait installer cette statue dans un petit édifice dont il rêvait l’érection quelque part sur le versant du Mont-Royal. Après des instances réitérées auprès des autorités, il obtint enfin la permission de faire construire par le menuisier du collège, frère Abundius, […] une chapelle de 18 pieds de longueur sur 15 de largeur. Dont le toit, muni de verres dépolis, fournit la lumière. Il va sans dire qu’un oratoire de ces dimensions ne pouvait donner place qu’à quelques personnes : aussi deux longues rangées de bancs furent-elles disposées entre le rocher abrupt du sommet de la montagne et le temple minuscule, dont l’arrière-partie s’ouvrait tout entière par une large porte à deux battants. […] On installa un autel provisoire, et, le 19 [octobre] de la même année, Mgr Z. Racicot, P.A., vicaire-général, vint, sur l’invitation du supérieur R.P. Lecavalier, C.S.C., présider à l’inauguration du nouveau sanctuaire.»2
Il faut patienter au numéro de février 1912 pour avoir le compte rendu de la cérémonie :
« […] le prélat bénit la statue destinée à l’autel de l’oratoire. Elle fut portée triomphalement par quatre religieux que précédait le clergé et que suivaient, en procession, les élèves, leurs professeurs, et quelques amis de l’œuvre naissante, tous chantant des cantiques en l’honneur de saint Joseph. Parvenus à destination, les porteurs déposèrent sur l’autel leur précieux fardeau […] Mgr le vicaire-général […] bénit la nouvelle chapelle et fit une touchante allocution sur la puissance et la bonté de saint Joseph. »3