Je n’ai jamais oublié la manière « fortuite » dont j’ai découvert l’Oratoire, ou − devrais-je dire − « la manière dont saint Joseph a voulu que je découvre son Oratoire ». Un an et demi a passé. Me voici de retour à Montréal, titulaire d’un PVT (Permis Vacances Travail), autrement dit un visa qui me permet de rester deux ans en sol canadien. Être présente et pouvoir vivre au quotidien ces neufs jours à l’Oratoire est pour moi une profonde joie, une chance particulière et un privilège insoupçonné. Je me sens comme « invitée » personnellement dans la maison de Joseph. Y répondre favorablement est une évidence et me tient particulièrement à cœur.
Neuvaine – Jour 1 – « La Lumière est Parole » (jeudi 10 mars)
Dès que j’entre dans la chapelle votive, le passage immédiat du jour à cette douce pénombre tamisée et colorée me saisit et me plonge dans une attitude de paix et de recueillement. Comment ne pas s’émerveiller chaque fois de la beauté qui émane de ce lieu ?
La messe commence par un mot d’accueil aussi bienveillant qu’émouvant : « C’est un plaisir de vous accueillir dans la maison de saint Joseph (…) L’amitié que saint frère André a portée à saint Joseph n’a jamais été déçue ». Simplicité des mots et bouleversante profondeur du message…
« Portons la lumière » est le thème pastoral cette année à l’Oratoire. Un thème que la neuvaine va reprendre et développer au fil des jours. Pour ce jour 1, ce sera « La Lumière est Parole ». La première lecture – de l’Exode − raconte comment Moïse est parvenu à apaiser la colère de Dieu après l’épisode du veau d’or, pendant l’exil, « l’histoire la plus sombre du peuple juif au désert », estime le père Jean-Guy Vincent dans sa prédication : « Dieu est entré dans une colère d’amour plus que dans une colère de vengeance. La prière fait passer Dieu de la colère au pardon ». Jésus, lui, apparaît triste dans l’Evangile, car il ne correspond pas aux critères du « Messie » pour les Juifs. L’occasion, pour le père Jean-Guy Vincent, de rappeler dans sa prédication que saint Joseph est appelé le « juste », car il était « ajusté » à la volonté de Dieu et qu’il a participé au projet de Dieu en acceptant le message de l’ange.
Neuvaine – Jour 2 – « La Lumière est Vérité » (vendredi 11 mars)
Ce deuxième jour de neuvaine a accueilli bien plus de monde que la veille ! De nombreux groupes ont répondu présent et je suis chaque fois touchée de voir toutes ces brebis rassemblées converger vers saint Joseph.
Je suis toute émue d’assister, entre la paix du Christ et l’Agneau de Dieu, à une (brève) procession du Saint-Sacrement ! Jésus lui-même prend le temps de passer parmi nous, de circuler au milieu de la foule, comme il le faisait il y a 2000 ans, avant de se donner individuellement à chacun de nous à la communion.
Neuvaine – Jour 3 – « La Lumière est Amour » (samedi 12 mars)
C’est un rendez-vous qu’il me plaît d’honorer chaque jour à 14 h. Saint Joseph lui-même m’attend à la crypte de l’Oratoire, m’accueille, me laisse prendre place et nous prenons ensemble le temps de nous regarder : j’admire profondément ce père, cet homme ayant su dire oui à une mission qui le dépassait complètement. Prendre pour épouse la mère de Dieu, accueillir, faire grandir et éduquer le Messie – Celui-là même qu’il attendait – avoir la lourde responsabilité de leur protection en tant que chef de famille, quels défis ! « Si Dieu te demandait ce qu’il a demandé à saint Joseph, tu t’apercevrais de ton manque de fidélité », écrit Giuseppe Militello. Je suis éblouie par l’humble « oui » de Joseph et l’adoration silencieuse, quotidienne et perpétuelle qu’il pratiquait envers Jésus et sa Mère tout en travaillant dans son atelier. Je ne me lasse pas de contempler cette personne, avec laquelle je me sens proche, dans son humanité, parce qu’il était une personne « comme les autres ». Il a toujours fait de son mieux, il n’a eu de cesse d’offrir le meilleur de lui-même en tout; et ce qui était hors de sa portée, au-delà de ses capacités, ce qui échappait à son contrôle, il le remettait entre les mains du Père. Quel modèle de confiance !