À Noël : découvrir Joseph pour mieux connaître Jésus
Un nouveau-né suscite toujours l’émerveillement dans la famille et chez les amis. Une nouvelle vie, c’est plein de mystère, plein d’avenir, plein d’espoir aussi. Chacun y va de ses commentaires sur ce que sera cet enfant. Et à mesure qu’il grandit, que sa personnalité prend forme, on dira de l’enfant « tel père, tel fils » s’il s’agit d’un garçon. Du temps de Jésus ne disait-on pas en parlant de lui : « N’est-il pas le fils de Joseph le charpentier? »
Un jour, je visitais les crèches de Noël de l’Oratoire. Elles ont été crées par de nombreux artistes provenant de plus de 100 pays. Je me suis laissé fasciner par la richesse et la variété d’expressions avec lesquelles ces artistes nous parlent du père de Jésus. Les crèches sont autant de témoignages éloquents sur Joseph, l’époux attentif, le père plein de bonté et de tendresse, l’homme de foi, celui qui relève les défis avec courage et détermination.
Dans l’humble crèche de Nazareth, les artistes m’ont révélé un Joseph tenant le bâton du berger et veillant avec sollicitude sur le bien-être de l’enfant et de sa mère. Son cœur ne bât que pour eux. Ils sont toute sa vie. Son amour pour eux est indéfectible.
Avec Marie, il fait confiance
D’autres artistes nous montrent Joseph tenant le bâton du pèlerin. Il est celui qui, avec Marie, s’est mis en marche pour être à l’écoute de son Dieu et réaliser ses volontés, même s’il ne voit pas toujours où cela le conduit. Avec Marie il fait confiance, avec elle il trace le chemin à Jésus. Parfois nous le sentons inquiet pour l’avenir de son fils, parfois il est dans l’émerveillement devant cette vie nouvelle. Il rend grâce devant le don de Dieu. Nous le retrouvons souvent dans l’attitude du priant, méditant dans son cœur, tout comme Marie, les évènements à travers lesquels Dieu lui fait signe.
En d’autres lieux, nous le voyons discret, silencieux, derrière Marie, ne voulant pas porter ombrage à la mère du Sauveur, mais l’assurant de son soutien et de sa sollicitude, de sa fidélité et de son amour. Il est là, l’époux amoureux et son regard bienveillant en dit long sur les liens de complicité déjà établis entre lui, l’enfant et sa mère.
Joseph est encore celui qui tient la lampe allumée comme pour éclairer : Éclairer notre intelligence et notre cœur ; faire la lumière sur la beauté et la grandeur du mystère d’amour de ce Dieu né d’une femme. À d’autres moments, Joseph se montre réjoui de voir les bergers, puis des gens de partout, accourir pour contempler le nouveau-né en qui ils découvrent l’Emmanuel, Dieu avec nous, lui la Lumière des nations. Joseph partage volontiers son bonheur.
À quelques reprises, Joseph est présenté les bras chargés de bois ou encore de fruits. Il est celui qui se soucie des premières nécessités de la vie pour ceux que le Seigneur lui confie. Le frère André disait que si Dieu avait choisi Joseph pour s’occuper de ceux qui étaient si précieux à ses yeux, Jésus et Marie, nous avions tout avantage à nous confier à la sollicitude de ce dernier. « Aller à Joseph », il est puissant auprès du cœur de Dieu.
Au pied de la crèche, découvrir Joseph, c’est aussi apprendre à mieux connaître Jésus, le fils du charpentier. L’un nous révèle l’autre. Puissiez-vous comme moi avoir la chance de vivre cette expérience enrichissante et découvrir en une symphonie de couleurs les multiples visages de Joseph, le père de Jésus, l’époux de Marie.
Jean-Pierre Aumont, c.s.c.