Une neuvaine, ce sont neuf jours pour un renouveau en profondeur de notre vie de foi. Neuf jours pour lâcher prise, pour nous défaire des vieux préjugés qui troublent notre relation à Dieu. Neuf jours pour nous laisser accueillir par Dieu. Ce n’est pas simple de nous accueillir nous-mêmes. Ce n’est pas facile d’accueillir les autres comme ils sont. Mais ce qui est premier, c’est bien de consentir aux bras ouverts, au cœur ouvert de notre Dieu. Si nous nous laissons accueillir par Celui qui EST amour, nous pourrons, oui, nous accueillir les uns les autres.
Neuf jours à vivre tous ensemble, comme une grande famille. Neuf jours pendant lesquels nous goûterons l’amitié de saint Joseph. Comme le fit frère André, nous recevrons saint Joseph comme un ami, un grand ami. Nous entrerons dans la joie d’une amitié spirituelle, nous laissant choisir, accompagner et aimer par celui que Jésus a tant aimé et aime tant.
Vivre dans l’espérance
Nous commencerons par regarder l’horizon. Pour savoir où nous allons. Pour ranimer en nous la flamme de l’espérance. De fait, une certitude émerge de la Parole de Dieu: Dieu nous accueillera. Non seulement, il nous accueillera, mais il nous attend, il nous désire. « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé », entendrons-nous de la bouche de l’apôtre Paul dès le premier jour. Le chemin de la vie est parfois très rude, décapant, épuisant, mais nous sommes attendus. Unis à Jésus, nous pouvons traverser nos déserts. Au dernier jour, nous serons jugés, certes, mais jugés sur l’amour. L’amour nous ouvre le ciel. Et comme nous aurons pardonné, le Père nous pardonnera. Saint Benoit, compagnon de nos trois premiers jours, termine sa règle monastique avec cette belle affirmation : « tu parviendras »!
Vivre dans la foi
Mais faut-il attendre le ciel pour goûter la tendresse de Dieu, pour nous laisser accueillir? Non! La Parole de Dieu nous dévoile les chemins de vie par lesquels nous pouvons déjà entrer dans le cœur de Dieu et nous y déposer. Qu’il est précieux le livre de Jonas qui dévoile nos colères cachées devant la miséricorde de Dieu! Jonas nous apprendra le vrai repentir qui nous rend à Dieu. Puis ce sera la si belle reine Esther qui libérera nos cœurs et nos mains pour frapper à la porte du cœur de Dieu. Le Seigneur est tellement plus attentif à nos cris que nous pouvons l’imaginer. Nous pourrons alors déposer notre offrande devant l’autel pour aller d’abord nous réconcilier avec nos frères. Le Seigneur nous attend en eux pour la plus belle rencontre avec Lui que nous pouvons vivre ici-bas. «Dieu s’est fait homme pour que dans l’homme tu découvres Dieu. En accueillant les hommes, tu rencontres donc Dieu », dit le Livre de vie de Jérusalem avec lequel nous cheminerons trois jours durant.
Vivre dans l’amour
Être accueillis par Dieu, cela veut dire aussi entrer en Dieu, accueillir Sa manière d’être, Son mystère, Son Amour… L’Évangile va nous mener loin, très loin dans l’amour : « vous serez parfaits comme votre Père du Ciel est parfait ». Comment? En aimant nos ennemis! En sommes-nous capables? Oui, si notre vie est tissée du fil de la prière. La prière nous transfigure. Elle nous fait passer dans la vie du Royaume. La vie de Dieu se répand silencieusement en nous, et nous devenons capables du plus grand amour. Au dernier jour de la neuvaine, nous entendrons même le Seigneur nous dire : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » Voilà le terme! Devenir comme Dieu. Aimer comme Dieu. Nous souvenant avec Saint Bernard, compagnon de nos trois derniers jours de la neuvaine, que « la mesure de l’amour de Dieu c’est d’aimer sans mesure. »
Alors, bonne neuvaine!