Frère André, un ami, un saint source de fierté et de vie pour chacun de nous
Ce n’est pas un hasard si frère André a été canonisé le 17 octobre 2010, c’était la journée mondiale de la lutte contre la misère. Toute sa vie a été consacrée à soulager la souffrance des autres, à leur donner espoir et à leur dire qu’ils sont aimés de Dieu.
L’histoire des religieux de Sainte-Croix au Canada et en particulièrement au Québec est profondément marquée par la figure de frère André. Dès ses débuts en communauté, frère André est pour le moins dérangeant. Dans une communauté orientée vers l’enseignement et le travail pastoral, comment accueillir l’action de cet homme, qui par son accueil inconditionnel et sa prière intense, commence à déplacer des foules?
À travers sa tâche de portier au Collège Notre-Dame, il perçoit clairement cet appel pressant à l’accueil des personnes souffrantes. Rapidement, il devient un ami, un frère à qui l’on se confie. Après le décès de frère André en 1937, son œuvre continue de prendre de l’ampleur.
Aujourd’hui, frère André demeure pour beaucoup d’entre nous, une source de fierté, d’énergie et de vie, comme le rappelait le cardinal Turcotte aux 40 000 personnes venues célébrer sa canonisation au Stade Olympique le 30 octobre 2010 : « Ce n’est pas un petit saint qui vient d’être canonisé, mais un grand, un très grand. Ce très grand saint – le frère André – est de chez nous… Qui de nous n’a pas entendu parler de lui par une grand-mère, un oncle, un membre de notre famille ? Il a vécu tout près de nous sur le Mont-Royal ». Si l’Église a canonisé le frère André, nous rappelait le Cardinal Turcotte, c’est surtout « pour ce qu’il a à dire et à montre aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui. » « Avant tout, il a à nous dire et à nous montrer qu’une vie est belle et féconde quand elle est mise à l’écoute et au service des autres. Il a laissé tous les malheureux […] s’approcher de lui… Après avoir écouté, il réconfortait. Il invitait au courage et à l’espérance. Il exhortait à avoir confiance en Dieu.
En second lieu, ce que le frère André dit et montre, « c’est qu’une vie mérite d’être vécue en compagnie de Dieu. Le frère André avait en Dieu une foi vive… Une foi qui baignait dans l’amour… Le frère André nous rappelle que ce qui donne goût à la vie et la rend féconde, c’est de la vivre avec Dieu, dans son intimité et dans son amour »
Cette grande célébration nous invitait fortement à suivre l’exemple de saint frère André, à mettre nos pas dans les siens ; simplement, avec audace et foi, avec vision et conviction. C’était là un rappel de notre engagement comme baptisés, soit de nous laisser habiter par l’amour de Dieu et de vivre notre vie au service des autres, témoins de la compassion et de l’amour de Dieu.chrétien
Frère André nous apprend, dit Jacques Gauthier, que « la sainteté n’est pas une décoration accordée à une élite, mais une grâce que l’on reçoit de Dieu… Frère André nous montre comment être saint au jour le jour : aimer, accueillir, écouter, pardonner, servir, sourire, s’émerveiller, tendre la main, faire confiance, s’unir à Dieu dans la foi, l’espérance et l’amour… »
Frère André nous révèle en même temps le sens et la pertinence de la vie religieuse aujourd’hui : donner sa vie, être au service de la vie, vivre en communion avec toute la création.
Jean-Pierre Aumont, c.s.c.