La paix du cœur
Un jour, j’avais le plaisir de rencontrer Armand et son épouse. Ils célébraient leur 60e anniversaire de mariage. Comme cadeau, ils avaient demandé à un ami, de les amener à l’Oratoire. L’épouse d’Armand me dit avec beaucoup de fierté : « La première démarche que nous avons faite, dès le lendemain de notre mariage, a été de venir ici à l’Oratoire. Nous avons toujours eu une grande confiance en saint Joseph et au frère André. Armand et moi tenions à venir fêter ça ici. »
Puis, elle me raconte une faveur obtenue du frère André il y a plusieurs décennies, alors qu’elle était étudiante. Elle me parle de l’événement dans le menu détail, comme s’il venait à peine de survenir.
De toute évidence, les relations du passé entre le frère André et ses visiteurs demeurent toujours présentes. Avec beaucoup d’intérêt, j’ai cherché à comprendre cet attachement pour le frère André et ces liens de confiance qui perdurent dans le temps.
À les écouter, je découvre une fois de plus ce qui attire et émerveille chez le frère André. Tout en exerçant son humble métier de portier, le frère André savait déceler les souffrances des gens qu’il côtoyait et leur offrir réconfort et soulagement. Il les aimait. Et ils l’aimaient. « C’est peut-être ce qui distinguait le plus le frère André de tous les personnages illustres de chez nous : les autres étaient admirés, lui, il était le plus aimé de tous, » écrit Jean-Guy Dubuc dans son livre Le frère André. Parmi les nombreuses personnes qui ont recouru à l’intercession du frère André, toutes n’ont pas été guéries, mais la majorité de celles-ci ont été réconfortées. Le frère André leur a fait découvrir combien elles étaient aimées de Dieu et comment Dieu se voulait proche d’elles. Et elles ont retrouvé la paix du cœur.
« Si on voulait résumer et qualifier l’action du frère André pendant ces longues années de présence à des millions de personnes, écrit encore Jean-Guy Dubuc, il faudrait alors utiliser la plus simple et la plus banale des formules : il leur faisait du bien. » C’est ce qui ressort de l’échange avec mes visiteurs. Ceux-ci n’ont pas obtenu de miracles exceptionnels, mais de leurs visites annuelles et de celle-là en particulier, ils ont retiré un bien-être intérieur qui se ressent plus facilement qu’il ne s’exprime. Bien-être que procure cette assurance de ne pas se savoir seuls sur le chemin de la vie mais de pouvoir compter sur Dieu, ce Père plein de tendresse et de miséricorde. Bien-être de vivre sous le regard bienveillant de saint Joseph et de toujours pouvoir compter sur l’intercession d’un ami, le frère André. De ces liens qui se sont développés au cours des ans, il en résulte la paix du cœur. Cette paix du cœur est précieuse dans les temps difficiles de la vie. Elle permet de tenir bon, de garder courage. Dans les moments heureux, elle est source d’action de grâce, de bonheur, de sérénité et de sagesse. Elle est aussi invitation au partage et à l’engagement.
La paix du cœur, n’est-ce pas ce que recherchent encore aujourd’hui les nombreux pèlerins et visiteurs qui entrent en contact avec le frère André? N’est-ce pas ce que nous recherchons tous? La paix du cœur! C’est ce que je vous souhaite en ce printemps. À l’exemple de saint frère André, qu’elle fleurisse en vous comme un jardin splendide et fasse l’émerveillement et le bonheur des personnes qui auront la chance de vous côtoyer.