Saint frère André et la dévotion au Sacré-Cœur
La dévotion au Sacré-Cœur telle que nous la connaissons aujourd’hui s’est particulièrement développée à partir du XVIIe siècle, particulièrement avec les révélations à sainte Marguerite-Marie Alacoque.
Si le terme « Sacré-Cœur » était assez récent à l’époque, nous trouvons un fondement biblique de cette dévotion, particulièrement dans la description des moments qui précèdent la mort de Jésus sur la croix. Jean dit « l’un des soldats, d’un coup de lance, le frappa au côté et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau ». Ainsi que ces mots « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé… ». Lorsque Jésus apparaît aux apôtres et à Thomas, il leur montre la plaie laissée par le coup de lance. Ces textes ne mentionnent pas le cœur de Jésus, mais parle plutôt de la plaie sur le côté du corps du Seigneur.
Alors que les textes des Évangiles parlent du côté, on verra plus tard le symbole d’un cœur brisé et blessé. Ce cœur de Jésus transpercé devient une expression frappante de cet amour du Christ qui va jusqu’à donner sa vie. Le sang symbolise son sacrifice, le don de sa vie. L’eau quant à elle, exprime ce don qui donne vie. Fêter le Sacré-Cœur, c’est célébrer le sacrifice ultime du Christ sur la croix, source inépuisable de vie pour ceux et celles qui croiront en lui.
Les premiers missionnaires arrivés en nouvelle France ont rapidement implanté cette dévotion dans cette Église naissante. Plusieurs de nos Églises présentaient un autel dédié au Sacré-Cœur. Encouragée par les jésuites, la Ligue du Sacré-Cœur répand le culte au Sacré-Cœur et cette association prend une grande ampleur au début du XXe siècle dans les paroisses du Québec.
Il ne faut donc pas être étonné de découvrir dans notre crypte, un autel latéral dédié au Sacré-Cœur. Inauguré en 1917, Saint frère André trouvait certainement le temps de prier devant cette statue.
Parmi toutes les paroles du frère André qui ont été citées, aucune d’elles ne mentionne explicitement le Sacré-Cœur. Pourtant la dévotion au cœur de Jésus est clairement présente dans son cheminement spirituel. Nous trouvons d’ailleurs une mention explicite du cœur de Jésus quand il dit : « La porte du ciel c’est le cœur de Jésus. La clef de cette porte, c’est la prière et l’amour. »
L’image du cœur transpercé d’où coule du sang et de l’eau rappelle le lien entre le cœur de Jésus et le sacrifice de la Croix. C’est dans ce contexte qu’existe un lien étroit entre la spiritualité du frère André et la dévotion au Sacré-Cœur.
Nous savons que le frère André faisait régulièrement son chemin de croix et invitait ses amis à se joindre à lui pour ce temps de prière. La passion du Christ a une grande importance pour lui. Il voit dans la passion et la mort de Jésus sur la croix le signe le plus évident de son amour pour nous. Il retrouve dans sa méditation sur la passion du Seigneur un message qui est très près de la dévotion au Sacré-Cœur : « Notre Seigneur nous a donné la preuve de tant d’amour par ses souffrances et sa passion. »
En cette fête du Sacré-Cœur de Jésus, nous sommes invités à méditer sur cet amour de Dieu qui s’est manifesté par la passion et la mort du Christ. Et, tout comme le frère André savait si bien le faire, confions-lui notre monde et ses souffrances.
Ouvrons notre cœur aux autres par la prière et l’amour.