Des centaines de milliers de pèlerins viendront rendre un ultime hommage au frère André, c.s.c., à la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph pendant les jours de la chapelle ardente. À pied, en tramway ou en voiture, les pèlerins forment des files immenses du matin jusqu’au soir. (CADR 12-09a.)
Dans les jours – voire les heures – qui ont suivi le décès de frère André, une quantité non négligeable de lettres, télégrammes et cartes de sympathies ont afflué à la poste du monastère. Un bref inventaire de cette correspondance est fait dans la foulée de l’ouverture du procès pour la canonisation de frère André, en 1940, et fait état de plus de 700 lettres de sympathies.
Des pères et frères de la Congrégation de Sainte-Croix en procession vers la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph où sont célébrées les funérailles de frère André, c.s.c., janvier 1937. (CADRG 11-04.)
Ces lettres proviennent principalement du Québec, mais également d’autres provinces canadiennes et d’autres pays dont plusieurs paroisses se trouvant aux États-Unis. Leurs auteurs sont de toutes conditions : évêques et prêtres diocésains, supérieurs(es) de congrégation, hommes politiques, entrepreneurs, mères et pères de famille, ami de la Congrégation de Sainte-Croix, etc. Parmi toutes, la lettre des Sœurs de la Congrégation de Sainte-Croix se démarque1.
Sœur Marie-du-Mont-Carmel (Georgianna Lorrain) : Archives de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Croix et des Sept-Douleurs.
En 1847, le Bienheureux Basile-Moreau demande et obtient l’envoi de quatre religieuses Marianites de Sainte-Croix avec les premiers religieux de la Congrégation de Sainte-Croix à Saint-Laurent, dans le diocèse de Montréal. En 1881, avec l’arrivée de postulantes nées au Canada, la branche canadienne des Marianites se transforme et devient la congrégation des Sœurs de Sainte-Croix et des Sept-Douleurs. La communauté canadienne obtient son autonomie en 1883.
La lettre de sympathie est adressée au père Alfred Charron, c.s.c., le supérieur provincial de la Congrégation de Sainte-Croix et est datée du 7 janvier 1937. Elle est composée par sœur Marie-de-Mont-Carmel, assistante générale des Sœurs de Sainte-Croix et des Sept-Douleurs2. Sœur Marie-du-Mont-Carmel sera de 1946 jusqu’à 1963 la rédactrice des annales de sa communauté.
Très révérend Père,
En face de la mort du révérend frère André, des sentiments divers et très profonds se partagent nos âmes. Sentiment de vive sympathie pour votre Congrégation qui voit disparaître un de ses membres dont la réputation de sainteté exerçait son influence sur un immense rayon ; Sentiment de joie, car nous sentons bien que déjà triomphe dans la gloire celui dont la vie ne fut qu’humilité et mortifications : sa mort n’a pas le caractère d’une autre mort. Sentiment d’admiration et de confiance : déjà toutes les voix s’unissent pour le béatifier et plus encore. Sa vénération dont on entoure ses restes mortels et le triomphe que lui réserve ses funérailles sont une faveur non équivoque que le bon Dieu vient de « couronner un saint ».
Très révérend Père, veuillez en cette circonstance agréer l’expression émue de nos condoléances et de notre confiante admiration pour votre saint frère André, vrai fils de Sainte-Croix et de l’Église, grand bienfaiteur des populations et apôtre comme il en fût jamais de la dévotion à saint Joseph ! […]
Bien respectueusement en Sainte-Croix,
Les Religieuses de Sainte-Croix,
Sœur Marie-du-Mont-Carmel, assistante générale
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- CADRG 13.07.00, Sympathies et condoléances officielles, 85-Hb-47.
- Née en 1874, Georgianna Lorrain fait sa profession perpétuelle le 4 janvier 1905. Professeure, assistante au noviciat puis maitresse des novices, elle mène une longue carrière dans la gestion de sa communauté, notamment comme supérieure provinciale de 1926 à 1934. Elle décède le 12 mars 1963.
